Trouver sa place dans la tribu

©Alain Audet

Guillaume Aubin

Samedi 5 novembre à 15h45 – au Café Littéraire
entretien littéraire avec Henri Landré – public adulte

En 2012, Guillaume Aubin reçoit une bourse de l’Office franco-québécois pour la jeunesse pour financer un projet littéraire. Fasciné par l’Œil du Québec, une immense île façonnée par un astéroïde puis révélée par la construction du barrage Daniel-Johnson, il se rend sur place et apprend que ces terres sont celles, historiques, de l’ethnie Innue. Les lieux et leur histoire inspirent les grandes lignes de son roman L’arbre de colère. 
Mais, au-delà du portrait d’une culture fascinante et d’un décor sauvage beau et inquiétant, Guillaume Aubin explore, à travers son personnage Fille-Rousse, la question du genre, du sexe et des places assignées dans une société. Il transpose les questions contemporaines qui se posent dans notre société, dans une culture qui y a répondu en acceptant l’existence d’un troisième, voire d’un quatrième genre.

Guillaume Aubin

©Macha Kaidanovski

Après des études d’ingénierie, Guillaume Aubin change de voie pour devenir libraire. A côté de cette petite révolution, l’amoureux des mots devient également auteur en écrivant deux nouvelles, Phosphorescence et Punk à chien, publiées dans les recueils Et couvertes de satin et La vie est une chose minuscule, aux éditions Buchet Chastel. Ces deux premières publications sont saluées deux années de suite par le Prix du Jeune Écrivain, en 2015 et en 2016.
En 2012, Guillaume Aubin reçoit une bourse de l’Office franco-québécois pour la jeunesse pour financer un projet littéraire. Inspiré par les lieux et la culture autochtone, il écrit son premier roman L’arbre de colère. Ce texte abrupt et rythmé suit Fille-Rousse, une Peau-Mêlée, soit un être à part, à la fois homme et femme.

L’arbre de colère, Guillaume Aubin, éd° La Contre Allée

« Très vite je n’ai plus joué avec les filles de mon âge. Je préférais les garçons. Les filles n’allaient pas en forêt. Elles copiaient leurs mères, berçaient les petites sœurs, jetaient des herbes dans la marmite. Ça ne m’intéressait pas. Je voulais courir. Je voulais voir les arbres derrière les arbres. Je voulais surprendre des hardes de cerfs dans un creux de terrain. Entendre le roulement de leurs sabots. Voir les castors construire des barrages, les oursons s’égayer, veillés par leur mère. Repérer les nids d’aigles dans les branches. Je voulais tous les animaux, et pas seulement morts et déshabillés de leurs peaux, leur viande séchée pour les jours de froid.»