Vendredi 25 octobre à 18h30 à La Géothèque
animation Faustine Benoit – entretien – public adulte
Guillaume Blanc, historien, se penche sur le » Projet spécial africain” lancé en 1961. Au lendemain des indépendances, avec l’Unesco ou le WWF, les dirigeants africains » protègent » la même nature, une nature que le monde entier veut vierge, sauvage, sans hommes. Ce sujet est au cœur du travail de recherches de Guillaume Blanc. Dans son dernier ouvrage, il met en parallèle les quatre mondes qui se percutent : celui des experts-gentlemen qui pensent l’Afrique comme le dernier refuge naturel du monde ; celui des colons d’Afrique de l’Est qui se reconvertissent en experts internationaux ; celui des dirigeants africains qui entendent contrôler leurs peuples tout en satisfaisant les exigences de leurs partenaires occidentaux ; celui, enfin, de paysans auxquels il est demandé de s’adapter ou de disparaître. Surtout, il fait apparaître la violence qu’engendre la rencontre des ces mondes et de leurs visions divergentes.
Entrée libre
Historien de l’environnement et de l’Afrique contemporaine, Guillaume Blanc est maître de conférences à l’université Rennes 2 et membre junior de l’Institut universitaire de France. Il est notamment l’auteur de L’Invention du colonialisme vert et de Décolonisations. Histoires situées d’Afrique et d’Asie.
La nature des hommes, Une mission écologique pour « sauver » l’Afrique, éd° La découverte
“Ce livre raconte l’histoire d’un passage : le passage du temps des colonies au temps des postcolonies. Mais il faut le dire d’emblée, en racontant les “années Arusha”, le premier objectif de ce livre est d’éclairer le présent: un présent marqué par la violence qui frappe, aujourd’hui encore, les habitants des aires protégées d’Afrique. Au Zimbabwe, au Rwanda, en Ouganda, en Tanzanie, au Kenya, en Éthiopie et dans bien d’autres pays africains, au cœur et autour des parcs naturels, des centaines de milliers d’agriculteurs et de bergers sont punis d’amendes et de peines de prison pour avoir cultivé la terre, fait paître leurs troupeaux ou chasser du petit gibier. Des dizaines d’hommes et de femmes sont aussi expulsés, forcés d’abandonner leurs maisons, leurs champs et leurs lieux de vie quotidienne. Pire, dans les cas les plus atroces, des écogardes africains formés et financés par des organisations occidentales violentent, et parfois abattent, les habitants accusés de braconner.”