La forêt, refuge des âmes brisées

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Corinne Morel Darleux

Dimanche 6 novembre à 15h45 – au café littéraire
entretien avec Henri Landré – public adulte

La Sauvagière est une fable onirique qui nous invite à repenser le lien qui nous unit au monde, loin des constructions et des contingences modernes. Page après page, dans ce premier roman, Corinne Morel Darleux nous plonge dans un univers puissamment poétique où les sens deviennent maîtres et où notre humanité se métamorphose au contact du bois humide et sous les caresses du vent.

Corinne Morel Darleux

Corinne Morel Darleux est écrivaine, essayiste, chroniqueuse et militante écosocialiste. Elle travaille pour de nombreux médias engagés, notamment Reporterre, Yggdrasil et Là-bas si j’y suis, dans lesquels elle décrit des expériences d’écologie concrète, en particulier dans le Diois, où elle réside. En 2019, Corinne Morel Darleux publie, aux éditions Libertalia, l’essai Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce dans lequel elle prône la radicalité dans l’action face aux menaces d’effondrement.
Ses engagements se traduisent, depuis près de 15 ans, par des engagements politiques et auprès de fondations qui défendent l’écologie et la démocratie.
En 2022, elle publie son second roman, La Sauvagière, chez la maison d’édition Dalva. Dans ce roman, elle explore la sensualité de la forêt, de la nature, dans les yeux d’une jeune femme qui souhaite se retirer du monde moderne.

La Sauvagière, Corinne Morel Darleux, éd° Dalva

« Je m’enfonçai donc dans la forêt un après-midi d’automne, munie d’un sac en toile. Timidement au début – je m’arrêtais tous les dix mètres, sursautant à chaque craquement de brindille sous mes pas. Puis au bout d’un moment, lasse de me trouver pathétique et constatant qu’il ne se passait rien, je pris de l’assurance. Je ne croisai ni ours ni sanglier. Seuls quelques oiseaux ponctuaient ma progression de cris d’alerte avant de s’éloigner. Forte de mes nouvelles résolutions et préparée à la rencontre, j’aurais au moins aimé apercevoir un blaireau ou un écureuil. Je me sentais vaguement trahie et déçue d’une désertion aussi palpable. Vexée aussi, car je ne pouvais ignorer mes manières grossières d’intruse, dans un lieu où chaque murmure est familier à ses habitants. »