samedi 8 novembre – 16h15 – Espace Vagabond
table ronde animée par Christelle Capo-Chichi – public adulte
Dans le sillage de sa conquête des terres, le monde occidental a développé des sciences de l’observation et de la compréhension des cultures et des peuples qui vivaient dans les empires coloniaux. Devenus objets de curiosités, ces peuples ont été décrit de mille manières. Aujourd’hui encore les voyageuses et voyageurs sont curieux de ces cultures qui ont survécu à la période coloniale et des modes de vie, de croyances, d’organisations sociales qui en découlent. Nous continuons de les documenter et de les étudier.
Mais quelle est la place de l’observateur ? Et la place observateurs/observés peut-elle s’inverser ? Nous ouvrons cette discussion sur le regard de l’autre et le regard sur l’autre, entre le philosophe Jean-Christophe Goddard et le photographe Stéphane Herbert.

Jean-Christophe Goddard est philosophe et professeur à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès. Depuis une dizaine d’années, ses travaux portent sur la critique décoloniale de la philosophie moderne européenne. Ils mobilisent essentiellement la philosophie et la littérature africaine contemporaine et la contre-anthropologie historique amazonienne du monde blanc. Initialement spécialiste de la pensée de J. G. Fichte (1762-1814) et de la philosophie française du 20e siècle, il anime depuis 2013, avec Marc Maesschalck, le séminaire « Penser les décolonisations » à l’Université de Toulouse et à celle de Louvain-la-Neuve. Il organise également, avec le chorégraphe et danseur James Carlès, depuis 2018, les rencontres annuelles du Festival Corpus Africana de Toulouse. Et, depuis 2019, il est chercheur associé à l’Université nationale de Séoul dans le cadre du séminaire d’Anthropologie décoloniale piloté par Daeseung Park, et participe à la production et diffusion des courants de pensées anthropo-philosophiques qui permettent de voir l’Occident du point de vue d’autrui.

Stéphane Herbert est photographe depuis une trentaine d’années. Ses sujets de prédilection portent sur des thèmes liés aux civilisations contemporaines. Il travaille sur le Brésil depuis sa rencontre avec Pierre Verger, en 1995, et publie dans des magazines tels que Géo ou Grands Reportages.