Adam Weymouth
dimanche 6 novembre à 12h15 – à l’amphithéâtre
entretien avec Stéphane Dugast – traduction de Morgane Saysana – public adulte
Chaque été, les saumons royaux remontent les trois mille kilomètres qui forment le Yukon. Cet immense fleuve traverse le Canada et l’Alaska jusqu’à la mer de Béring, est l’un des derniers endroits sauvages de la planète.
Adam Weymouth se lance sur ce long chemin fluvial en canoë. En suivant la mythique migration des saumons, il constate les profondes transformations subies par l’Alaska avec le réchauffement climatique et les implications qu’elles ont sur l’écosystème tout entier.
A la fois pur récit de Nature Writing, dans la veine des grands écrivains du monde sauvage et alerte sensible sur les bouleversements à venir.
Adam Weymouth
Adam Weymouth est journaliste et écrivain. Il se préoccupe particulièrement du réchauffement climatique et de ses conséquences sur l’environnement.
Son premier roman, Les rois du Yukon, trois mille kilomètres en canoë à travers l’Alaska, a marqué la presse américaine à la fois par son lyrisme et sa richesse. En effet, si l’auteur fait le récit de son voyage, il raconte avant tout le devenir d’une espèce iconique en Alaska : le saumon royal. En danger d’extinction, le saumon subit de plein fouet les changements climatiques et sa disparition a de nombreux impacts sur la faune aquatique et terrestre mais aussi sur les communautés humaines qui vivent du fleuve.
Ce récit saisissant nous plonge dans la triste réalité d’un monde qui change malgré lui et est un portrait vibrant d’un XXIe siècle qui bouscule tous les équilibres.
Les rois du Yukon, trois mille kilomètres en canoë à travers l’Alaska, éd° Albin Michel, 2021
« Enfin le ciel s’éclaircit et les journées s’égrènent selon un schéma immuable : matinées chaudes, puis lent amoncellement de cumulus qui, en fin d’après-midi, donnent des orages distants. Je regarde au loin les éclairs par-dessus la crête des montagnes et, un soir, un voile sombre s’en vient envelopper le fleuve. Une odeur de bois flotte dans l’air, semblable à celle des planches neuves par une journée torride, et le paysage autour de moi se fige dans immobilité absolue. Tout ce qui se situe au-delà du promontoire le plus proche se retrouve drapé d’un halo de brume bleuâtre, qui s’estompe en un dégradé plus clair à l’approche des sommets, presque pâle sur un ciel plus blafard encore. L’odeur de fumée se fait plus âcre et me prend à la gorge. Puis, transpercé par le soleil déclinant, le jour se pare d’une teinte sépia qui a exactement la même couleur que l’eau, et je traverse ce décor comme dans un rêve. »