Dersou Ouzala, authentique homme des bois

©Olga Ukhvatkina

Yves Gauthier

Dimanche 6 novembre à 17h – au café littéraire
Entretien avec Henri Landré – public adulte

Dans les forêts de l’Extrême-Orient russe, Vladimir Arseniev, officier explorateur féru de science et d’aventure, se prend d’amitié pour un chasseur sibérien : Dersou Ouzala, du peuple des Nanaïs qui vouent au monde sauvage une dévotion ancestrale. De cette entente née d’expéditions au cœur de la taïga, Arseniev tire un récit aussi vrai que romanesque. Son témoignage peuplé d’ours, de tigres et de « gens de la forêt » portera le personnage de Dersou dans l’imaginaire de plusieurs générations de lecteurs du monde entier.

Baptiste Lanaspeze

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Né à Poitiers en 1960, Yves Gauthier a grandi en banlieue parisienne où il s’est orienté vers des études de lettres. D’esprit xénophile, diplômé de russe apprenant aussi les langues anglaise et chinoise, il entreprend de découvrir le monde en commençant par l’Union soviétique dès le début des années 1980. Il n’ira jamais plus loin. Naufragé volontaire, comme lui-même se qualifie volontiers, il y restera plus de vingt ans (Moscou, Rostov-sur-le-Don).
Yves Gauthier a signé depuis trente ans plusieurs dizaines de traductions du russe au profit de différents éditeurs. Sa bibliographie dénote un penchant marqué pour les rives inconnues et la littérature de découverte ou d’exploration. La Sibérie y occupe une place privilégiée avec notamment le Tchouktche Youri Rytkhèou, les Russes Oleg Ermakov et Vassili Peskov. L’appel de la nature sauvage, présent dans tous ces titres, culmine en 2016 dans sa traduction de L’ours est mon maître de Valentin S. Pajetnov.
Traducteur, Yves Gauthier est aussi l’auteur d’une dizaine d’ouvrages inspirés par la Russie, traduire et écrire répondant selon lui d’une égale façon à la question posée en son temps par Baudelaire aux étonnants voyageurs : « Dites, qu’avez-vous vu ? »

Dersou Ouzala, Vladimir Arseniev, trad° Yves Gauthier, éditions Transboreal

«D’entrée, fusiliers et cosaques comprirent que Dersou et moi étions de vieilles connaissances. Il suspendit son fusil à un arbre et, à son tour, se mit à m’observer. A voir l’expression de ses yeux et le sourire qui palpitait sur ses lèvres, je compris combien, lui aussi était content de notre rencontre.[…] Le vif souvenir me revint de Liefou le soir où il était venu à notre bivouac, et maintenant j’étais là, comme l’autre fois, en train de le regarder et de l’écouter parler. »