Roman noir en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Dimanche 12 novembre à 10h15 au Café Littéraire

animation Caroline de Benedetti- public adulte

Lors d’un voyage à Timika, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nicolas Rouillé est confronté à la voracité de l’exploitation de l’île par des entreprises étrangères. Dans son roman, il pose la question du néo-colonialisme et de ses conséquences sur les populations indigènes; et celle de la lutte des Papous pour leurs droits et leurs terres.

Écrivain et plasticien, Nicolas Rouillé prend la tangente après quelques années d’études scientifiques pour partir en voyage. Il trace sa route à travers les anciennes républiques soviétiques, le Pakistan et l’Inde avant de se poser deux ans en Indonésie. À son retour, il bifurque alors vers l’écriture.
Curieux des modes de vie alternatifs, il explore les réseaux associatifs à Toulouse et ailleurs et en tire son premier roman en 2013, Samovar, un récit à la fois brut, lucide et drôle d’un an de la vie d’un squat et de ses occupants.
Nicolas Rouillé tire de ses différents séjours à Timika, en Papouasie Nouvelle Guinée, la matière de son second roman aujourd’hui publié chez Anacharsis.

Timika, western papou, éd° Anacharsis

« Johni et ses camarades étaient descendus en camion bâché de Mile 50 jusqu’à Mile 32, au niveau du poste de police de Kuala Kencana, où ils avaient pris un taxi jaune qui les avait déposés chez Rizky, une de ces minuscules échoppes entassées tout au long de jalan Gorong-Gorong. En cette fin de samedi de fin de mois, la nuit tombait et les chants désaccordés des muezzins s’élevaient vers un ciel instable, la fumée des brochettes de poulet sauce cacahuète luttait avec les gaz d’échappement des motos, qui en un vacarme serré, emportaient un flot impatient de mineurs riches de leur paie mensuelle.
Sur le trottoir on attendait son tour, on saluait au passage une connaissance waa waa waa, on faisait claquer les phalanges, on interpellait un ami, on évitait le regard d’un ennemi, on prenait des nouvelles, d’une sœur, un cousin, un oncle exilé – Dieu les protège- , reprenant pied avec la vie citadine après trois semaines éprouvantes pour le corps et les nerfs. »