Pyrénées, terre de l’ours

10h15 au Café Littéraire

animation Henri Landré – public adulte

Écrivaine et voyageuse, Clara Arnaud choisit cette fois les Pyrénées comme terrain d’écriture. Elle s’engage sur les traces d’un pisteur afin d’arpenter les montagnes et d’en découvrir la biodiversité. De cette patiente découverte, elle tire un roman choral qui présente avec talent notre rapport au monde sauvage et ses paradoxes, qui interroge notre lien au vivant, au sauvage, en particulier avec les prédateurs tel que l’ours.

Clara Arnaud est une écrivaine voyageuse. Son premier récit Sur les chemins de Chine, elle l’écrit à 22 ans. Elle y raconte une longue traversée de l’Ouest de la Chine à pied, avec deux chevaux de bât. En 2016 elle récidive avec Au détour du Caucase. Cette fois-ci elle traverse, toujours à pied et accompagnée d’un cheval de bât, l’Arménie et la Géorgie. Entre ces deux récits de voyage, hymnes à la lenteur, Clara Arnaud travaille sur des projets de développement international, et mène ses premières missions au Sénégal, au Bénin et au Ghana, avant la République Démocratique du Congo. Cette dernière lui inspire son premier roman, L’orage, qui se déroule à Kinshasa.
Une longue mission au Honduras lui fournit la matière de La verticale du fleuve, roman qui questionne les enjeux politiques et les aléas climatiques d’une modernité “verte”, et le prix à payer pour les autochtones.
Son dernier roman Et vous passerez comme des vents fous fait suite à un long séjour dans les Pyrénées aux côtés d’un pisteur, et explore notre rapport au sauvage, en particulier face aux prédateurs tel que l’ours.

Et vous passerez comme des vents fous, éd° Actes Sud

« Et maintenant, Jules retient sa respiration, se concentre pour rester immobile, et il prie avec ardeur pour que son odeur soit suffisamment camouflée par celle de la terre, l’humus dans lequel il baigne, qu’elle ne le sente pas, il prie pour que tout se déroule comme dans ses plans, ses rêves. Il suffirait d’un souffle de vent mal orienté. Elle a disparu de son champ de vision, soudain. Il attend quelques minutes, seuls les oiseaux et une brise dans les feuilles, le craquement des branches sous son torse, à chacune de ses respirations, perturbent le silence. Il attend, attend encore un peu, imaginant l’ourse s’éloigner nonchalamment, gratter le tronc d’un arbre mort, se plonger dans la dégustation de larves d’insectes avec délectation. »