Le paysage sonore, compagnon de voyage naturaliste

Samedi 11 novembre à 20h15 à l’Amphithéâtre

conférence illustrée – tout public

Directeur du laboratoire d’écoacoustique au Muséum d’histoire naturelle de Paris, Jérôme Sueur nous invite à voyager dans le paysage sonore. C’est même plus précisément dans le murmure de la nature qu’il nous emmène, au creux de ce que l’on prend pour un immense silence qui est pourtant habité par le quotidien discret du monde sauvage. Analyste de la dimension sonore de la nature, Jérôme Sueur propose d’écouter le bruit du monde avec sensibilité mais aussi avec acuité afin d’en comprendre également les pollutions et les enjeux.

Jérôme Sueur est maître de conférences au Muséum national d’histoire naturelle de Paris (MNHN), où il dirige le laboratoire d’écoacoustique. Il mène des projets de suivi de la biodiversité par l’écoute et l’analyse des paysages sonores naturels, notamment forestiers. Ses travaux, qui tissent des liens entre comportement animal, écologie et acoustique, le conduisent à s’interroger sur la dimension sonore de la nature : sa composition, son évolution et la perception que les êtres vivants peuvent en avoir. Vice-président de l’International Society of Ecoacoustics, il est l’un des pionniers de l’étude des paysages naturels sonores.

Histoire naturelle du Silence, éd° Actes Sud

« Au cœur de la Chartreuse, loin du laboratoire, loin de la vie parisienne, la nature est ici, plus que jamais vivante, froide et éclatante. Déshabillée des bruits humains, elle s’offre nue au promeneur. Seuls restent dans l’air froid le bruissement d’une mésange noire en quête de quelques subsistance et le glissement feutré d’un pâton de neige qui se détache d’une branche pour tomber au ralenti sans laisser de traces.
Pour la première fois, en quelques pas seulement, seul et immobile, hors du temps bouillonnant, je découvre enfin le silence dans une nature profondément vivante.
C’est donc sur cette route de retour, le long de laquelle je trouverai un étrange panneau, que je me rends compte que je dois dorénavant tenter d’écouter ce que personne n’écoute, d’écouter le prétendu vide quand tous cherchent le prétendu plein. »