du 31 octobre au 12 novembre – à la médiathèque Ormédo – Prom. de l’Europe, 44700 Orvault
Découvrez une série de photographies argentiques des différents périples entrepris par Maxime Aumon et de ses constructions les plus récentes. Découvrez notamment son incroyable traîneau, assemblé avec des cadres de vélo, qui, entre deux hivers à arpenter les hautes vallées du Kirghizistan et les steppes glacées du Kazakhstan, vient faire une longue pause dans la métropole nantaise.
Architecte voyageur et diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais, il réalise son premier bâtiment public en 2012, un complexe de la petite enfance et jeunesse à Vouillé. Il est invité en 2013 au Salon mondial de la Ville Durable à Nantes (Ecocity) afin d’exposer une machine agricole urbaine qu’il a mise au point à base de vélos recyclés et détournés.
Gravir la Toundra, éd° Elytis
Que reste-t-il à découvrir sur cette planète exploitée, cartographiée jusqu’au dernier centimètre carré ? Géographiquement, à peu près rien.
Poétiquement, à peu près tout.
Finis les temps héroïques des grands explorateurs, l’âge mythique des courageux aviateurs. Il ne s’agit plus de partir à la recherche de terres vierges, mais de trouver de nouveaux cheminements ; il ne s’agit plus d’atteindre un but précis, mais d’inventer d’autres histoires. Comme celle de cet avion sans ailes et sans moteur, que je traîne en forçat à travers la toundra, la soute pleine à craquer de rêves improfanés et d’aventures à raconter. Des aventures qui commencent dès l’adolescence, quand je fuguais par-delà collines et forêts sur mon lit d’enfant, quand, perché sur mes échasses en bois, je traversais le Royaume du Luxembourg, ce paradis de la finance où je refusais littéralement de mettre les pieds ; avant de poursuivre l’épopée insolite de mon cheval de bois à roulettes, jusque dans les Balkans. Entre deux voyages, je retrouvais mes amis dans les marécages où nous vivions presque cachés, entre ciel et terre, à bord de mon étrange vaisseau. Puis je repartais toujours plus loin vers l’Est, repoussant les limites de l’inconnu, et m’ouvrant toujours plus aux forces invisibles, comme lors de cette errance mystique à travers l’Ukraine et la Biélorussie, où j’inventais le Bison, ce totem mobile que je prétendais doté d’un pouvoir surnaturel : celui d’envoûter les tyrans, de renverser les dictatures. Personne n’y croyait jusqu’à ce que des révolutions n’éclatent aux confins de l’Europe, venant donner crédit à mes étranges prophéties.