Samedi 11 novembre à 15h45 au Café Littéraire
animation Alexandra Jore – public adulte
Femme de mer et peintre, Marie Détrée a navigué sur toutes les eaux. Sa passion nourrit son art. De l’intérieur d’un bateau à la vie quotidienne d’un port, chaque parcelle du monde de la navigation l’inspire. Dans A la poursuite de Djibouti, elle s’inspire de faits réels pour raconter l’effervescence de la Mer Rouge et croquer la vitalité de ce territoire à l’histoire complexe et au romanesque inévitable.
À voir aussi : l’atelier Carnet de voyage de Marie Détrée à la médiathèque de Bouaye.
Marie Détrée est née à Saint-Malo dans une famille de marins.
Après l’obtention de son diplôme à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, elle est nommée en 2010 peintre officiel de la Marine (POM) : seules sept femmes sont titulaires de ce titre prestigieux, véritable exception culturelle française, qui existe officiellement depuis 1830.
Grâce à sa nomination de peintre officiel de la Marine, qui lui donne une équivalence de grade et un statut militaire, elle est autorisée à découvrir tous les bâtiments de la Marine nationale qui l’emmènent sur toutes les mers du globe en quelques années de navigation.
Mer de Chine, mer Rouge, mer de Corail, mer du Nord, mer Méditerranée, mer des Sargasses, mer des Caraïbes, golfe de Gascogne, détroit de Gibraltar, canal de Suez, canal de Corinthe, océan Pacifique, océan Atlantique, océan Indien, océan Austral : les embarquements s’enchaînent et sont toujours une source d’inspiration nourrissant ainsi sa culture maritime et sa passion artistique.
En 2022 elle découvre le continent Antarctique et la Terre Adélie à bord du patrouilleur polaire l’Astrolabe.
Elle écrit plusieurs livres sur les bateaux de marines, et illustre plusieurs albums jeunesse. Enfin, en 2023, elle publie chez Elytis “A la poursuite de Djibouti”, un roman sous forme de carnet de voyage inspiré de ses longs séjours dans le pays.
À la poursuite de Djibouti, éd° Elytis
« 20h37
II fait à
Djibouti si chaud,
Si métallique, âpre, inhumain,
Qu’on planta des palmiers de zinc
Les autres mourant aussitôt.
Dans le ventre brûlant de Djibouti, malgré les ténèbres, la place Rimbaud ne
rime qu’avec fournaise, asphyxie et fin du monde.
Les murs en pierre de corail recrachent avec lourdeur la chaleur de la journée
et au cœur de la grande place la poussière n’a plus la force de se soulever.
Derrière le rideau de fer de la nuit, l’air est mou comme du plomb et dans cette
atmosphère en décomposition on se rapproche sourdement du septième cercle
de l’enfer. »