Samedi 7 novembre à 18h
A La Géothèque



L’invention du colonialisme vert
Guillaume Blanc
Entretien avec Henri Landré
“ Cette histoire commence par un rêve : “l’Afrique”. Des forêts vierges, des montagnes majestueuses entourées de savane, des oasis luxuriantes, des plaines désertiques évoluant au rythme de la vie animale. […] Mais cette Afrique n’existe pas. Elle n’a jamais existé, et le problème, c’est que nous sommes convaincus du contraire.” L’invention du colonialisme vert de Guillaume Blanc, éd° Flammarion
Guillaume Blanc est historien de l’environnement et maître de conférences à l’université Rennes 2. Il dirige aujourd’hui un programme de recherche sur l’histoire des aires protégées d’Afrique et d’Asie. Ses recherches l’ont mené à étudier le gouvernement global de la nature et des hommes dans l’Éthiopie contemporaine. En 2015, il publie un ouvrage dans lequel il compare les politiques environnementales de France, du Canada et d’Ethiopie. Dans cette analyse croisée, il aborde déjà le fait que, associée à des volontés vertueuses de conservation et à un roman national qui s’écrit aussi dans le patrimoine naturel, la création du parc national légitime toujours l’exercice public d’une violence concrète et symbolique sur les populations locales et environnantes.
Dans son dernier livre L’invention du colonialisme vert, Guillaume Blanc reprend cette thématique mais en développant l’idée d’un “nouveau” colonialisme, celui de la bonne conscience des états développés protégeant à marche forcée une nature idéalisée en Afrique.
Sans remettre en question l’importance de protection de l’environnement, et au contraire pour participer à la lutte écologique, Guillaume Blanc pose la question de la légitimité des ONG et des pays occidentaux à imposer leur point de vue et leur méthode à un autre continent, au nom de sa “sauvegarde”.